Chirac: l'Iran "a une part de responsabilité" dans le conflit au Liban
PARIS - AFP- Le président français Jacques Chirac a accusé mercredi l'Iran d'avoir "une part de responsabilité" dans le conflit au Liban, notamment par ses envois d'"armements sophistiqués et de financements" au Hezbollah libanais.
"Dans le conflit actuel, l'Iran a une part de responsabilité. Les informations dont nous disposons prouvent que des armements sophistiqués et des financements sont envoyés par l'Iran, via vraisemblablement la Syrie, au Hezbollah. C'est un problème", juge M. Chirac dans une interview que publie Le Monde dans son édition de jeudi.
Accusant implicitement la Syrie et l'Iran, M. Chirac a de nouveau fait part de son "sentiment" selon lequel "aussi bien le Hamas que le Hezbollah n'ont pas pris ces initiatives irresponsables (l'enlèvement de soldats israéliens) simplement de leur propre chef".
Evoquant le dossier du nucléaire iranien, Jacques Chirac a rappelé que "l'Iran doit se soumettre aux règles internationales, et que de ce point de vue il faut qu'il comprenne qu'un accord conforme aux règles de la communauté internationale, c'est-à-dire à la non-prolifération, est dans l'intérêt de tout le monde, et dans son intérêt".
Il a souligné que, faute d'accord entre l'Iran et la communauté internationale, "il faudrait aller devant le Conseil de sécurité (de l'Onu) et envisager des formules plus contraignantes, y compris des sanctions". ", ajoute-t-il.
Jeudi 27 Juillet 2006
L'Iran, "grand frère" du Hezbollah
par Katherine Shrader
WASHINGTON (AP) - Entraînement militaire, armes, financement... dans son combat contre Israël, le Hezbollah peut compter sur le soutien de la Syrie et plus encore de l'Iran, qui ne fait pas mystère de son appui à la guérilla chiite libanaise, créée en 1982 avec son aide.
Selon le député américain Mike Rogers, la Syrie entretient un réseau d'un millier d'informateurs au Liban, qui aident le Hezbollah militairement. Pour un pays de 10.000km2, "c'est énorme", souligne le parlementaire, membre de la commission de la chambre des représentants sur le renseignement.
De son côté, l'Iran fournirait des instructeurs militaires au Hezbollah en coordination avec Damas, selon Anthony Cordesman, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS), basé à Washington.
"La relation entre le Hezbollah et l'Iran est comparable à celle qui lie étroitement Israël et les Etats-Unis", explique Mashaallah Shamsolvaezin, directeur d'un groupe d'études politiques à Téhéran. "L'Iran est le grand frère du Hezbollah."
La guérilla chiite a pignon sur rue à Téhéran: elle possède un bureau sur le principal boulevard de la ville. Son emblème au poing et au fusil évoque celui des Gardiens de la Révolution en Iran.
Auparavant, on pouvait voir de nombreux Iraniens opérant dans des camps d'entraînement de la plaine de la Bekaa (Est du Liban) avec la bénédiction de Damas, selon M. Cordesman. Aujourd'hui, les troupes syriennes ont quitté le Liban et "ces personnes sont moins visibles", ajoute-t-il.
Certains voient la main de l'Iran derrière la crise actuelle, bien que Téhéran nie toute responsabilité. "Le Hezbollah n'aurait pas eu l'audace de semer la mort et la destruction sans l'accord, sinon les instructions, de Téhéran", affirme Larry Haas, de l'Institut de politique publique de Georgetown, à Washington.
Des observateurs se demandent si l'Iran ne tente pas de prendre la place de la Syrie au Liban et s'il n'a pas utilisé le Parti de Dieu pour détourner l'attention de ses activités nucléaires controversées lors du récent sommet du G-8 à Saint-Pétersbourg. "Cette crise a fait oublier au monde, au moins pour le moment, les activités nucléaires iraniennes", reconnaît Saïd Leilaz, expert iranien basé à Téhéran.
Le régime islamique verserait chaque mois au Hezbollah entre 10 et 20 millions de dollars et lui fournit également des armes et de l'aide. Selon son chef, Cheikh Hassan Nasrallah, la guérilla posséderait 12.000 roquettes, mais les experts avancent plutôt le chiffre de 10.000.
D'après eux, l'arsenal de la guérilla comprend des roquettes de fabrication iranienne dont la portée pourrait atteindre 70 kilomètres, mais la grande majorité sont de type Katioucha, d'une portée inférieure à 32 kilomètres.
Israël accuse le Hezbollah, qui l'a combattu au Liban-Sud pendant 18 ans jusqu'au retrait de 2000, de détenir des armes beaucoup plus performantes. Selon des responsables israéliens, un navire de Tsahal a été touché vendredi par un missile de croisière C-802, de conception iranienne, d'une portée maximale de 120 kilomètres. Une information démentie par Téhéran et qui n'a pas été confirmée par Washington.
Les experts occidentaux ont du mal à déterminer comment le Hezbollah obtient et utilise ses fonds. On estime qu'il bénéficie d'un soutien financier important de l'Iran et plus limité de la Syrie.
Selon un responsable du renseignement américain, la guérilla chiite, qui compte onze députés au Parlement et deux ministres au gouvernement libanais, a accès à plusieurs centaines de millions de dollars chaque année, dont une grande partie est reversée à ses oeuvres caritatives au Liban-Sud, où elle gère notamment des écoles et des hôpitaux.
Mais ces fonds pourraient être facilement réorientés vers des opérations terroristes ou militaires. Le Hezbollah a également été lié à toutes sortes d'activités criminelles comme le trafic de drogue, la contrefaçon de médicaments et même la revente d'aliments volés pour bébé.
Vendredi 28 Juillet 2006
Progrès entre les cinq "Grands" et l'Allemagne sur l'Iran
NEW YORK (Nations unies) - AFP-
Les cinq "Grands" et l'Allemagne ont progressé vers un accord lors d'une réunion informelle jeudi après-midi sur le dossier nucléaire iranien et pourraient faire circuler un projet de résolution vendredi au Conseil de sécurité, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Les "six" devaient consulter leurs capitales jeudi soir et décider vendredi matin s'ils font circuler leur texte au Conseil, a-t-on précisé. Si c'est le cas, ils tenteront d'obtenir une adoption du texte en début de semaine prochaine, a indiqué l'une de ces sources, qui a requis l'anonymat.
Ce projet, sur lequel les cinq "Grands" (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne négocient depuis des semaines, vise à forcer l'Iran à cesser ses activités.
Vers un délai d'un mois à l'Iran pour suspendre l'enrichissement
NEW YORK (Nations unies) - AFP-
Un projet de résolution donnant à l'Iran jusqu'au 31 août pour suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium va être mis en circulation vendredi au Conseil de sécurité, a annoncé l'ambassadeur des Etats-Unis à l'Onu, John Bolton.
M. Bolton a indiqué à la presse que ce texte constituerait "un ordre obligatoire" à l'Iran de se conformer aux demandes que lui a déjà adressées la communauté internationale de suspendre ses activités d'enrichissement.
Au cas où Téhéran ne s'y conformerait pas, "le Conseil de sécurité envisagerait de prendre des sanctions", a affirmé M. Bolton.
Son homologue russe, Vitaly Tchourkine, a confirmé cet élément. "Dans le cas malheureux où il y aurait un développement négatif, en l'absence de réponse positive ou de nouvelle négociations avec l'Iran, alors oui, les Etats membres se réfèreraient à l'article 41 (de la Charte de l'Onu) qui prévoit certains moyens de pression comme des sanctions mais ce sera l'étape suivante et ce ne sera qu'une possibilité parmi d'autres", a-t-il affirmé.
M. Bolton a précisé que le texte, résultant d'un accord entre les cinq "Grands" et l'Allemagne, pourrait être "mis en bleu" --c'est-à-dire fixé dans sa forme définitive avant un vote-- dès vendredi et que le Conseil déciderait ultérieurement de la date du vote.
La version finale du projet n'avait pas encore été rendue publique vendredi en milieu de journée.
Mais le texte en discussion depuis plusieurs semaines stipule que l'Iran "doit suspendre toute activité d'enrichissement et de retraitement, y compris la recherche et le développement, ce qui doit être vérifié par l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), et suspendre la construction d'un réacteur à eau lourde".
Il invoque les articles 39 et 40 du chapitre VII de la Charte des Nations unies, prévoyant que des "mesures provisoires" peuvent être prises avant l'imposition de mesures comme des sanctions.
Il annonce également l'intention du Conseil, au cas où l'Iran n'appliquerait pas la résolution, "d'adopter des mesures additionnelles en vertu de l'article 41 du chapitre VII de la Charte des Nations unies si cela est nécessaire pour assurer le respect" de la résolution.
Selon l'article 41, le Conseil peut décider de "mesures n'impliquant pas le recours à la force armée pour donner effet à ses décisions". Ces mesures peuvent inclure l'interruption complète ou partielle des relations économiques ainsi que la rupture des relations diplomatiques.
Blair met en garde l'Iran et la Syrie
WASHINGTON – AFP-
Le Premier ministre britannique Tony Blair a mis en garde vendredi l'Iran et la Syrie contre le "risque de confrontation croissante" pour leur rôle dans le conflit au Liban et la situation au Proche-Orient.
Les deux régimes ont le choix entre se montrer des "membres responsables de la communauté internationale ou ils feront face au risque de confrontation croissante", a dit M. Blair lors d'une conférence de presse commune avec le président américain George W. Bush à la Maison Blanche.
M. Bush a appelé l'Iran à renoncer à vouloir se doter de l'arme nucléaire. Il a aussi accusé l'Iran et la Syrie d'être les "soutiens" du Hezbollah et de "vouloir tuer".
Blair et Bush lancent un avertissement à l'Iran et la Syrie
WASHINGTON – AFP-
Le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique Tony Blair ont prévenu vendredi l'Iran et la Syrie qu'ils encouraient le "risque de confrontation croissante" s'ils refusaient de jouer un rôle constructif au Proche-Orient.
"L'Iran et la Syrie ont un choix à faire", a déclaré M. Blair lors d'une conférence de presse commune avec le président américain George W. Bush à la Maison Blanche.
Ils peuvent se montrer des "membres responsables de la communauté internationale ou ils feront face au risque de confrontation croissante", a ajouté le dirigeant britannique.
Cela "ne veut pas dire que nous insistons pour qu'ils changent de gouvernement ou même de système de gouvernement, bien que nous souhaitons bien sûr voir des changements dans ces pays", a-t-il souligné.
"Mais cela signifie que l'Iran doit se conformer à ses obligations selon le Traité sur les armes nucléaires. Cela signifie que l'Iran et la Syrie doivent cesser de soutenir le terrorisme. Cela signifie qu'au lieu d'essayer d'empêcher le gouvernement irakien démocratiquement élu de remplir son mandat, ils le laisse remplir son mandat", a-t-il poursuivi.
M. Blair a prévenu que la guerre au Liban ne faisait pas oublier aux grandes puissances l'urgence du programme nucléaire iranien.
La Syrie et l'Iran "font une erreur de calcul s'ils pensent qu'avec tous les autres problèmes que nous avons à résoudre (...) nous sommes indifférents à ce qu'ils font", a-t-il souligné.
M. Bush a pour sa part appelé l'Iran à renoncer à vouloir se doter de l'arme nucléaire. "Mon message pour la Syrie est devenez un participant actif dans la région, pour la paix", a-t-il ajouté.
Il a aussi accusé l'Iran et la Syrie d'être les "soutiens" du Hezbollah.
"Au Liban, le Hezbollah et ses parrains Iranien et Syrien veulent tuer et faire usage de la violence pour stopper la progression de la paix et de la démocratie, et ils ne vont pas réussir", a-t-il ajouté.
Saturday, July 29, 2006
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