Thursday, August 03, 2006

Français - Mercredi 02 Août 2006

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L'ONU donne un mois à l'Iran pour suspendre l'enrichissement

NEW YORK - AFP- Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution dans laquelle il donne un mois à l'Iran, soit jusqu'au 31 août, pour cesser ses activités d'enrichissement d'uranium. Si ce délai n'est pas respecté, l'ONU envisagera des sanctions.

La résolution, numérotée 1696, a été adoptée à New York par 14 voix contre une, celle du Qatar. Elle était parrainée par la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Ce dernier pays ne siège pas au Conseil, mais a participé avec les deux autres aux négociations avec Téhéran sur son programme nucléaire.

Dans ce texte, le Conseil "exige que l'Iran suspende toute activité d'enrichissement et de retraitement, y compris la recherche et le développement, ce qui doit être vérifié par l'AIEA" (Agence internationale de l'énergie atomique).

Il invoque l'article 40 du chapitre VII de la Charte de l'ONU, prévoyant que des "mesures provisoires" peuvent être prises avant l'imposition d'autres mesures comme des sanctions.
Il annonce également l'intention du Conseil, au cas où l'Iran n'appliquerait pas la résolution, "d'adopter des mesures appropriées en vertu de l'article 41 du chapitre VII de la Charte des Nations unies pour persuader l'Iran de se conformer à la résolution".

Il est précisé que la prise de telles mesures devra faire l'objet "de nouvelles décisions" du Conseil. Cette phrase est destinée à souligner l'absence d'automaticité du recours éventuel à des sanctions, souci permanent de la Chine et de la Russie depuis les débats sur l'Irak de 2002-2003.

Selon l'article 41, le Conseil peut décider de "mesures n'impliquant pas le recours à la force armée pour donner effet à ses décisions". Ces mesures peuvent inclure l'interruption complète ou partielle des relations économiques ainsi que la rupture des relations diplomatiques.

Les pays musulmans doivent fournir des armes au Hezbollah

TEHERAN - AFP- Les pays musulmans doivent fournir des armes au Hezbollah libanais pour lutter contre Israël, a déclaré mardi l'ayatollah Ahmad Jannati, un important religieux conservateur iranien, cité par l'agence ISNA.

"A l'heure actuelle, on attend des pays musulmans (...) de fournir une aide militaire, médicale et alimentaire au Hezbollah et au peuple libanais et de transférer leurs blessés dans les pays voisins pour les soigner", a affirmé l'ayatollah Jannati, chef du Conseil des gardiens de la Constitution.

Israël et les pays occidentaux accusent l'Iran de fournir une aide financière et militaire au Hezbollah, mais Téhéran a toujours affirmé que son soutien aux combattants chiites était seulement politique et moral.

La résolution de l'Onu sans "valeur"

TEHERAN – AFP- La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant de l'Iran une suspension de l'enrichissement d'uranium n'a "aucune valeur", a déclaré mardi le président du Parlement iranien Gholam-Ali Hadad-Adel, cité par l'agence ISNA.

"Alors que le Conseil de sécurité n'ose pas condamner le massacre de Cana (au Liban) et se contente de le déplorer, ce que n'importe quelle vieille dame peut faire de chez elle, il adopte une résolution pour s'inquiéter des activités nucléaires iraniennes (...) De telles résolutions n'ont aucune valeur aux yeux des peuples du monde", a déclaré M. Hadad-Adel.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté lundi une résolution donnant à l'Iran jusqu'au 31 août pour suspendre toutes ses activités d'enrichissement d'uranium, faute de quoi il envisagera l'adoption de sanctions pour l'y contraindre.

Mercredi 02 Août 2006

Israël en conflit indirect avec l'Iran

LE MONDE
Vue d'Israël, la guerre contre le Hezbollah libanais ressemble aux prémices d'un conflit indirect, mais fondamental, avec l'Iran. Elle n'est pas seulement la réponse à l'enlèvement de deux soldats israéliens par la milice extrémiste chiite ; pas seulement une bataille pour empêcher que les miliciens du Parti de Dieu continuent à tirer des missiles de l'autre côté de la frontière ; pas seulement une épreuve de force décidée pour rétablir, aux dépens du pays du Cèdre, un pouvoir de dissuasion que l'armée israélienne estime avoir perdu à la suite des retraits du Liban (printemps 2000) et de Gaza (été 2005).

Derrière la guerre déclarée au Hezbollah, il y a un objectif stratégique plus large : en frappant un groupe que les Israéliens qualifient de bras armé de l'Iran au Proche-Orient, Jérusalem entend interdire à la République islamique de s'imposer comme partie prenante dans le conflit israélo-arabe.

Telle est l'impression qui ressort d'une série d'entretiens avec des responsables politiques et des experts israéliens organisés pour des journalistes européens par le gouvernement de Jérusalem. Le message est, parfois, formulé pour répondre à la critique dont Israël est l'objet : la " disproportionnalité" de sa réplique au double enlèvement du 12 juillet.

Les représailles aux provocations du Hezbollah justifient-elles le nombre des morts civils au Liban et la destruction de tant d'infrastructures civiles dans ce pays - routes, autoroutes, stations-service, centrales électriques, usines, centaines d'immeubles, aéroport, etc. ? La question est détournée, suscitant la réponse suivante : l'ampleur des destructions au Liban doit être appréciée à l'aune du véritable enjeu. L'argument vaut ce qu'il vaut.
Plus sérieusement, Ze'ev Schiff, l'un des commentateurs militaires les plus respectés du pays, écrivait la semaine dernière dans le quotidien Haaretz (centre gauche) : "La bataille en cours au Liban va déterminer la place de l'Iran au Proche-Orient."

Une défaite du Hezbollah (Parti de Dieu) est une défaite pour son créateur et son protecteur iranien. Les Israéliens n'ignorent pas que le Parti de Dieu est une formation solidement ancrée dans la réalité libanaise ; ils savent qu'une majorité des chiites du Liban se reconnaît dans cette formation. Elle ne disparaîtra pas sous l'assaut.

Mais les Israéliens observent que le Hezbollah, dont l'idéologie prône la disparition pure et simple d'Israël, est intrinsèquement lié à la République islamique. Le Hezbollah recevrait, chaque année, quelque 100 millions de dollars d'aide militaire, dont des équipements les plus sophistiqués ; ses cadres et ses miliciens sont entraînés par un détachement des Gardiens de la révolution iraniens, ouvertement installé dans l'est du Liban ; les missiles qui fondent sur les villes israéliennes sont de provenance iranienne ou syrienne ; nombre de chiites libanais font allégeance au chef suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.

Cette république n'est pas n'importe quel régime. Il s'agit d'un régime désireux d'acquérir l'arme nucléaire et dont le président, Mahmoud Ahmadinejad, proclame son désir de rayer Israël de la carte. Au Proche-Orient, l'histoire enseigne que les uns et les autres font en général ce qu'ils disent, de Gamal Abdel Nasser à Ariel Sharon...

Personnalité vedette de la vie politique israélienne, Tzippi Livni, la ministre des affaires étrangères, voit le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, comme un porte-parole de la politique iranienne dans la région. Téhéran affiche volontiers ses objectifs : refus de toute solution négociée dans le conflit israélo-palestinien et donc volonté d'en torpiller la moindre esquisse ; conviction qu'Israël doit un jour disparaître de la région et, en conséquence, que la création d'un Etat palestinien à ses côtés relève du défaitisme.

Pas question, dit Mme Livni, de laisser l'Iran révolutionnaire, et ses alliés d'un nouveau front du refus - la Syrie et le Hamas palestinien - devenir une force ascendante au Proche-Orient. Pour les Israéliens, cela passe par une défaite du Hezbollah - claire et nette même si elle n'est que partielle - dans la guerre en cours au Liban.

Depuis le retrait de l'armée israélienne, en mai 2000, sur une ligne frontalière fixée par l'ONU, il n'y a plus de contentieux entre le Liban et l'Etat juif. A quoi étaient donc destinés les quelque 17 000 missiles accumulés par le Hezbollah au Liban ?

A assurer ainsi, dit-on à Jérusalem, une présence iranienne, militaire et politique, dans la région. Objectifs supposés de la République islamique : exercer une influence sur le conflit israélo-arabe, dans un sens bien particulier ; répliquer sur Israël à la moindre attaque contre l'Iran.

Nombre d'Etats arabes pensent comme les dirigeants de Jérusalem. Et, pour la première fois, ils le disent tout haut. L'Egypte, l'Arabie saoudite, la Jordanie, et plusieurs Etats du Golfe ont publiquement dénoncé l'irresponsabilité du Parti de Dieu dans le double enlèvement du 12 juillet.

Et ces pays souhaitent aussi que le Hezbollah ne sorte pas vainqueur de la nouvelle guerre libanaise. Mais ils sont à contre-courant de leurs administrés, d'une opinion arabe largement acquise au Parti de Dieu, et qui l'est un peu plus à chaque bombardement sur le Liban, à chaque image de civils libanais tués, blessés, terrorisés.
Hassan Nasrallah est en passe de devenir l'un des héros de la rue arabe, territoires palestiniens compris ; l'un de ces messies qui, à la façon de Nasser dans les années 1960 puis de Saddam Hussein en 1990-1991, promettent à intervalle régulier de venger "l'humiliation" des Arabes et de débarrasser les Palestiniens d'Israël, et confortent les illusions et le malheur de ces derniers...

La popularité du chef du Hezbollah n'est pas de nature à rassurer des élites arabes majoritairement sunnites. Au-delà, elles voient confirmée leur crainte de la remontée en puissance d'un Iran qu'elles avaient cru assagi. La présidence Ahmadinejad sonne le réveil de ce mélange détonnant - ultranationalisme et messianisme chiite - qui est le carburant de la révolution iranienne.

Au Caire, à Riyad, à Amman, on redoute la formation d'un "croissant chiite" radical qui part de Téhéran, passe par Beyrouth (avec le Hezbollah) et Bagdad. La chute de Saddam Hussein a libéré un pouvoir chiite irakien souvent proche, très proche du régime iranien. Le rôle que ce "croissant chiite" sera amené à avoir se joue en partie dans cette énième guerre du Liban.

Fondée ou non, cette analyse stratégique est l'un des éléments qui commandera une décision-clé de la part d'Israël : quand accepter un cessez-le-feu ?

Khamenei prône la résistance face à Israël et aux Etats-Unis

TEHERAN –AFP- Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a prôné mercredi la résistance des musulmans face "au loup sauvage du sionisme et aux agressions du grand Satan" américain, et leur a promis un "coup de poing destructeur", dans un message au monde islamique.

"Le monde islamique et les jeunes musulmans de tous les pays doivent savoir que la résistance, accompagnée du sacrifice, est la seule voie pour affronter le loup sauvage du sionisme et l'agression du grand Satan" américain, a déclaré l'ayatollah Khamenei dans son message lu par la télévision d'Etat.

"Le régime américain à cause de son soutien aux crimes et les criminels sionistes qui agressent ouvertement les droits des peuples musulmans doivent s'attendre à une claque dure et un coup de point destructeur des musulmans", a-t-il ajouté.

Selon la plus haute autorité de la République islamique, le "Hezbollah est la première ligne de défense des peuples musulmans et des peuples de la région".

L'Iran est le principal soutien du Hezbollah libanais mais a toujours affirmé que ce soutien était seulement politique et moral. En revanche, Israël et les pays occidentaux accusent l'Iran d'aider financièrement et militairement les combattants chiites.
Le guide suprême a affirmé que "l'Iran islamique estime que la résistance face aux agressions américaines et à la malfaisance sioniste est un devoir, et se tient aux côtés des peuples libanais et palestinien".

"Les Etats-Unis en soutenant le massacre de civils, en refusant le cessez-le-feu et en aidant militairement les agresseurs sionistes sont co-responsables pour les crimes commis. Ils veulent aujourd'hui imposer leurs conditions au peuple et au gouvernement libanais (...) mais le peuple et les combattant ne l'accepteront pas", a ajouté le numéro un iranien.

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